Depuis plus d’une dizaine d’années, les réseaux sociaux font partie intégrante de mon quotidien. Parce que je poste sur Instagram, que j’écris sur ce blog, et que, plus largement, j’ai fait partie de la première génération à accéder Facebook – puis toutes les autres platformes qui sont arrivées – pendant mon adolescence.
J’ai une histoire compliquée avec l’exposition en ligne – Instagram en particulier, et les commentaires que j’ai reçu pendant les 5 ans ou je postais quotidiennement et ou mon audience était au plus haut, ont fait énormement de dommage coté estime de soi, ont ruiné ma perception corporelle et m’ont laissé avec des séquelles et des troubles alimentaires majeurs pendant plusieurs années ensuite. Mais il est impossible de s’exclure totalement – une partie de mon travail est sur les réseaux sociaux, et, puisque je voyage beaucoup, c’est une façon de rester en contact avec les gens que j’aime et ceux que je rencontre.
Cela dit, j’ai pris la décision de réduire l’impact des réseaux sociaux sur ma vie – et j’ai réalisé.. que ce n’était pas si facile que ça. Pourquoi ? Parce que, comme l’immense majorité des gens, je suis addict aux petits boosts de dopamine provoqués par les notifications, le contenu nouveau, les commentaires. Quand je ne fais rien plus de 3 secondes, je vais machinalement checker Instagram.. et je ne m’en rendais pas compte du tout avant de faire l’expérience d’une détox digitale.
Du coup, je voulais partager avec vous cette expérience – en partant du principe de base et en vous partageant ce que j’ai mis en place, et ce que j’ai gardé au quotidien.
D’abord, un petit rappel sur la dopamine (et les stimulations ultra puissantes du monde actuel)
La dopamine est un neurotransmetteur essentiel dans le cerveau, souvent associée à la récompense et au plaisir. En simplifiant, c’est ce qui nous pousse à répéter les comportements qui nous procurent du plaisir ou une satisfaction immédiate. Dans un monde où chaque scroll, chaque notification, chaque « like » sur les réseaux sociaux est conçu pour provoquer un mini boost de dopamine, nous sommes constamment exposés à des stimulations artificiellement élevées.
Cela crée une boucle de récompense addictive : plus on consomme, plus on en veut. Cette exposition constante peut non seulement épuiser nos réserves de plaisir, mais aussi rendre les plaisirs simples – comme lire un livre ou se promener – fades en comparaison. Faire une détox digitale, même temporaire, permet de rompre cette boucle et de rééquilibrer notre sensibilité aux petites joies du quotidien. C’est une forme de « reset » qui nous aide à reprendre le contrôle sur notre attention et nos habitudes.
Qu’est-ce que signifie faire une détox digitale?
Faire une détox digitale, c’est prendre conscience de la place qu’occupent les écrans dans notre vie et choisir délibérément de les réduire. Cela ne veut pas dire tout jeter par la fenêtre, mais plutôt établir des limites qui nous permettent de regagner du temps et de l’énergie mentale.
Les modalités varient selon les individus et leurs habitudes. Pour certains, il s’agit d’une coupure nette : pas de téléphone ni de réseaux sociaux pendant une semaine ou plus. Pour d’autres, c’est un ajustement progressif : désactiver les notifications, fixer des horaires pour consulter ses emails ou supprimer certaines applications particulièrement chronophages. L’objectif est toujours le même : retrouver un usage intentionnel de la technologie, plutôt qu’un réflexe compulsif.
Pourquoi faire une détox digitale et limiter sa consommation des réseaux sociaux?
Les bénéfices sont nombreux, et ils vont bien au-delà de simplement « passer moins de temps devant son téléphone ». Voici pourquoi cela peut vraiment changer la donne :
- Pour préserver sa santé mentale
Les réseaux sociaux nous exposent en permanence à des comparaisons, souvent biaisées. On compare notre quotidien – avec ses imperfections – aux moments les plus idéalisés ou filtrés des autres. Cette surconsommation d’images « parfaites » peut affecter l’estime de soi et contribuer à des troubles tels que l’anxiété ou la dépression. Réduire ce temps d’exposition, c’est s’accorder une pause et réapprendre à valoriser sa propre réalité. - Pour retrouver du temps et de l’énergie
Chaque minute passée à doom-scroll est une minute de moins pour des activités qui nous font vraiment du bien : lire, dessiner, cuisiner, ou simplement réfléchir ou journaler. Une pause digitale permet de redonner une chance aux loisirs qui nous faisaient vraiment du bien (avant, même si on ne sait pas trop quand on a arrêté) et de réaliser qu’ils sont toujours aussi merveilleux qu’ils étaient.. ou d’en découvrir des nouveaux ! - Pour mieux apprécier le moment présent
En étant moins absorbé par les écrans, on remarque davantage les petites choses autour de soi : le sourire des gens qui passent, le bruit des feuilles sous ses pieds, ou le premier papillon de l’année. Déconnecter permet de revenir à des petits bonheurs plus vrais.
On a tendance à engager plus de discussions, à se reconnecter au monde – bref, à profiter VRAIMENT du moment présent. - Pour se recentrer sur l’introspection
Sans la distraction constante des notifications, on retrouve enfin de l’espace pour réfléchir à ses priorités, ses envies et ses émotions. Cela ouvre la voie à un meilleur équilibre intérieur et, souvent, à une vie plus alignée avec ses valeurs.
On peut d’ailleurs faire un petit jeu ici : quelles sont tes 3 valeurs les plus importantes? Si tu n’es pas sûr(e), prends quelques minutes pour y réfléchir avec un stylo et un papier – histoire de mieux te connaitre !
Outils utiles pour limiter sa consommation des réseaux sociaux
Opal
De loin mon outil préféré, Opal permet de bloquer l’accès à certaines applications sur son téléphone selon des paramètres donnés (de telle heure à telle heure, après tant de temps d’utilisation, etc). Elle tracke notre usage aussi, pour nous donner un compte rendu en fin de semaine (qui s’avère terrifiant, les premières semaines… et puis on s’améliore).
One Sec
Moins radical – mais très utile pour réaliser l’addition aux apps, One Sec se paramètre afin d’ajouter 5 secondes de respiration avant d’ouvrir une app (dans mon cas, Instagram). 5 secondes, ça ne semble pas long, mais c’est assez pour réaliser que l’on a pas vraiment envie d’ouvrir l’app, qu’on cherche juste quelque chose à faire.